Conférence donné au Mémorial de l'internement et de la déportation de Compiègne. le 29 MARS 2019
Conférence de François Romon, professeur émérite de l’université de technologie de Compiègne (UTC), propose une étude inédite sur la Résistance conduite par les transmetteurs des services techniques pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont été homologués dans les rangs des Forces françaises combattantes. L’intérêt de ce livre est de faire un point très documenté et argumenté sur le concours de ces hommes et de ces femmes et de proposer une biographie des combattants qui ont joué les rôles les plus importants dans ce tissu d’experts efficaces. Cette Résistance est réfléchie, organisée et dédiée à un objectif pertinent dans le combat sans concession conduit contre les puissances de l’Axe : le renseignement militaire au profit des états-majors de la France libre et des Alliés.

Le lieutenant-colonel Gabriel Romon ( le père de l’auteur), Paul Labat, Marien Leschi, Edmond Combaux, André Mesnier, les cinq officiers transmetteurs qui incarnent sans doute le mieux cette Résistance méconnue sont des tous des spécialistes, polytechniciens, diplômés de la même section radioélectricité de l’École supérieure d’électricité. On apprend que, toujours secrètement officiers de l’armée de terre mais officiellement ingénieurs des PTT, ils agissent de manière intelligente dans plusieurs structures : les service de renseignement camouflés de l’armée d’armistice, l’Armée secrète, les réseaux de la France libre et le réseau Alliance.

Ces transmetteurs qui ont intercepté les messages radio de l’occupant allemand sont les précurseurs des grandes oreilles de la Direction générale des services extérieurs (DGSE) d’aujourd’hui et ils ont participé à la création du Centre national d’études des télécommunications (CNET), qualifié de « véritable creuset des technologies de France Télécom.

La répression nazie s’abat sur les transmetteurs résistants. C’est ainsi qu’André Mesnier est appréhendé par la Gestapo le 25 juin 1944, déporté au camp de concentration de Dachau puis au commando redouté d’Allach. Il y décède à l’âge de 42 ans, le 21 décembre 1944. Paul Labat fait partie des Résistants du réseau Alliance, massacrés au Struthof, seul camp de concentration sur le territoire français, les 1er et 2 septembre 1944. Gabriel Romon et vingt-trois autres membres d’Alliance sont liquidés à Heilbronn, le 21 août 1944.

Il y a beaucoup à apprendre dans cet ouvrage qui apporte vraiment quelque chose de neuf à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dont on a encore beaucoup à apprendre. Comme le remarque Laurent Douzou dans sa préface : « Décidément, cet angle mort de la Résistance méritait d’être mis en lumière. François Romon y est parvenu de remarquable manière grâce à une enquête étayée et approfondie qui fera date ».

La conférence fut diffusée sur les ondes de Radio Graf'hit 94.9 Fm ou www.grafhit.net